Réglement CSAR/CSEM sur le contrôle des communications.

Depuis 2020 est en train de se décider au sein de l’Union Européene l’avenir de nos communications électroniques privées.
Aussi appelé la loi ChatControl ce règlement voudrait légaliser la fouille de tous les messages échangés entre les personnes afin d’y détecter des traces d’abus sexuels sur les enfants.
Les fournisseurs de service de messageries seraient donc contraints d’ajouter des fonctionnalités qui analysent en permanence les photos et les messages de leurs utilisateurs. Et quand le logiciel suspecte quelque chose de frauduleux une alerte est émise et les autorités ou les administrateurs du service sont donc autorisés à regarder tous les messages de l’utilisateurs pour une vérification. Tout cela sans procès ni décision d’un juge.
Il n’est donc pas étonnant que les citoyens européens se prononcent contre ce genre de réglement qui consiste à donner le droit de se faire fouiller leurs communications après une simple alerte d’un logiciel automatisé, potentiellement buggé.
Il est peu probable que cette loi soit bien accueillie par les fournisseurs des messageries sécurisées car avec les dispositifs prévus par ce réglement ils ne pourront pas garantir que leur applications est sécurisé et que leurs messages resteront confidentiels.


Des logiciels d’analyse peu efficaces.

Les logiciels d’analyse de contenu frauduleux sont inefficaces : à ce jour on compte 80% d’erreurs d’analyse (appellé faux positif) où le logiciel se trompe et émet une alerte injustifiée.
Dans le meilleur des cas c’est une simple perquisition de ses messages dans d’autres cela peut finir avec la police à sa porte pour avoir envoyé une photo de son enfant à son médecin traitant.
 Cela veut dire que des faux positifs, des images privées et médicales d’enfants dénudés vont être transmises en grande quantité à la police

La communauté scientifique alerte sur les risques pour notre démocratie de mettre en place de tels outils et une telle directive

L’inefficacité de tels outils pour protéger les enfants sur Internet est confirmée par des chercheur·ses en sécurité informatique et par les faits. Mais ils alertent aussi sur le danger pour la démocratie d’autoriser la fouille et l’analyse des messages de manière automatisée, cela pourrait être catastrophique car des gens qui auraient besoin de confidentialité ne pourraient plus en avoir.
En effet, si le logiciel de messagerie permet l’accès aux messages des utilisateurs à l’administrateur ou au propriétaire de la plateforme il devient impossible de garantir le niveau de sécurité du chiffrement de bout-en-bout. Ce dernier requiert que les échanges  soient chiffrés pendant toute la transmission entre les correspondants, et il doit être impossible au fournisseur du service de pouvoir lire le contenu des messages.
Notre association qui milite pour le droit au secret des communications et au chiffrement s’alerte du déploiment de tels outils qui dans leur conception suprimment ces droits.

Apple qui a essayé de mettre en place cet outil échoue et abandonne

L’entreprise Apple qui a déjà une maîtrise des outils d’analyse de données que ce soit photos ou messages a voulu mettre en application une technologie similaire à celle proposée dans cette loi. Cela s’est avéré être un échec et on arrive au constat que cette loi coûtera cher à mettre en place pour des résultats peu probants. Ils ont décidé d’abandonner l’expérience car elle générait peu d’interêt et pouvait faire fuir leurs utilisateurs. Ils ont aussi conclus qu’il n’était pas possible en pratique d’implémenter cette surveillance sans mettre en péril la sécurité et la vie privée des utilisateurs

Un projet de loi qui ne passe pas l’échelle des droits fondamentaux des citoyens européens.

Enfin cette loi se heurte à un problème bien plus grave. Le conseil constitutionnel, après analyse de texte, a remarqué que cette loi devait être modifiée car lorsqu’elle leur a été présentée, elle ne garantissait pas les droits fondamentaux des citoyens européens. 

Nous ne comprenons pas qu’il reste encore tant de gouvernement de l’Union Européenne partisans pour cette loi alors que tous les voyants sont au rouge.